Humanités
Abandon, Rayol, Août 2019

La journée se déroule et deux corps s’étirent
Sur cette terrasse du Rayol que du bas j’admire
D’en haut je vois ce bateau, à mon tour je tangue.

Moments réservés, Ramatuelle, septembre 2019

On dirait un coup crayon sur l’horizon
Une ligne parfaite qui sépare le bleu en deux tons
Des yeux étirés, je sens ta rotondité,
Terre liquide comment fais-tu pour ne pas couler ?

Sur cette toile, sa voile est bombée comme un ventre,
Et le puissant vent de terre le pousse loin du centre,
Derrière, toute l’eau salée s’anime comme une armée,
Et il disparait de l’autre côté, oublié.

Je m’en vais alors sur le chemin des douaniers ;
Relier avec ceux d’avant moi qui ont foulé 
Le sillon, où lauriers roses brulés et verdures
Se mélangent lentement comme l’eau aux galets durs.

Et le reflet du feu rond s’écrase sur la mer,
Alors sueur sur ma peau, libellules téméraires,
Je dessine dehors tout ton corps couleur chêne liège
Les trois fleurs du roseau tressaillent, vert, blanc et beige.

Tu m’enlèves vite mon foulard noué comme un cadeau
Nos deux corps comme ces branches dansantes veulent fuir vers l’eau
Au rythme du piano Rachmaninov, coule ta sève
Mélange de doux moments réservés et de rêve.

Notre douce rencontre, Canadel août 2019, Extrait

…..
Et le nénuphar doucement s’ouvre et se ferme
Les lauriers roses et dattiers caressent notre derme
Danse aux déhanchés fractals, nature chante en rythme
Chamane trouve alors la clef de nos algorithmes
….

Pour toi, Août 2018

Ecoute la mélodie inspirée du désert,
Celle du flûtiste qui d’un coup aspire tout son l’air,
Ecoute cette vibration, ce beau souffle divin
Qui descend comment une onde des contreforts andins.
Oui je l’entends, ce doux frisson, je m’abandonne,
Je pense à toi, je t’aime et ton nom je fredonne.

Corps à l’envers, 1999, Extrait

Amour là, doucement, glisse ton bas,
Baiser tout en bas, le long de ton bras,
Caresses sans vitesse, ne me laissent
Plier le corps, sentir ta faiblesse.
……

En Majuscule, 1997

Je dessine trois coupures sur mon cou
Sur ce bas-relief, honteusement je cisèle,
Et de cette nouvelle encre je repeins le ciel.
Alors avec un doigts humecté de pourpre, comme un fou,

J’insuffle aux astres une originale voie.
Sans mouvement seulement avec mon souffle maintenant
Je suis ce prophète souriant au fugace instant.
Ma larme, désormais toute incolore, est ma seule voix.

Ce corps s’élève alors comme un voile,
Ma peau claque comme un drapeau, plonge dans l’eau
Je me mue en vague pour renaître invisible et beau.
Le sel seulement se dépose et m’offre un profil blanc, une étoile.

Depuis toujours indicible est mon rire le soir des chauds crépuscules.
Seule ma vie, quand l’espace se barbouille de rêve,
Ouvre son poumon pour me regarder et pleurer une humaine sève.
Cristallin est mon amour de la vie, nouvel élan en majuscule.

Femme, 1996, extrait


Surprise par ce furtif
Baiser qui ce matin volé
Eclaire de sa fraicheur
Les aurores de son visage.

Et sa main claire ébouriffe
Sa jeune chevelure foncée
Qui toute saupoudrée de douceur
Dessine sur son drap un rivage.
….